LE KARNATAKA, une région pleine de charme...
LE KARNATAKA, une région pleine de charme...
Alors que vous nous imaginiez sûrement en train de pédaler le long de la côte de Malabar... c'est de l'intérieur des terres que nous vous retrouvons aujourd'hui !
Il faut dire qu'à force d'enchaîner les kilomètres sur une route en perpétuels travaux où s'enchaînent les panneaux « Work in progress ; go slow» ou « Man at work ; go slow » , il ne nous a pas fallu longtemps pour virer plein « est » en direction de Bangalore avec, en ligne de mire, MYSORE, autrement surnommée la ville des palais...
Pourtant, au petit matin, alors que Karwar où nous avons passé la nuit est encore endormie, nous sommes séduits par ce paysage de bord de mer qui s'étire là, sous nos yeux, tellement paisible et lumineux à la fois !
Il nous faudra encore trois étapes supplémentaires pour atteindre enfin Mangalore, grosse ville côtière qui abrite le port le plus important du Karnataka (et le 9ème de l'Inde).
Pour nous, le compteur tourne et le cap des 1000 kilomètres est atteint après déjà (ou seulement ?) 12 jours de vélo.
Depuis que nous avons quitté Goa, nous percevons sans conteste l'évolution économique du pays et notamment depuis notre entrée dans cet état du Karnataka. A l'approche de Mangalore, les travaux de voiries sont enfin achevés et le terre-plein de la highway (route nationale) est déjà tout en fleurs... les villages sont mieux entretenus et les petites maisons en dur ont remplacé les cabanes. Régulièrement, de somptueuses demeures – dont certaines ultra modernes - surgissent de propriétés boisées. Quant aux écoliers, ils ont droit à des bus scolaires jaune flambant neuf (contrairement à leurs camarades du Maharashtra qui s'entassent dans de vieux engins rouges complètement déglingués!).
Et il n'y a qu'à lever les yeux pour mesurer les contrastes : des buildings s'élèvent aux quatre coins de la ville affichant un débordement d'équipements de confort (piscines en terrasse, espace de jogging...), des voitures neuves - et de beaux gabarits - circulent partout...et les bijoux et le luxe s'affichent sur d'immenses panneaux publicitaires qui n'ont rient à nous envier. Reste quand même un bémol : l'absence généralisée de trottoirs !
Alors que nous nous apprêtons à pédaler quelques jours vers Bangalore, notre pause « heure chaude » (entre 13 H 30 et 14 H 30) nous donne l'occasion de découvrir qu'une fois de plus, cette nouvelle « highway » est - elle aussi - en travaux, à en être même fermée à la circulation ! Et ils sont nombreux à venir nous voir, faire des selfies avant de nous confirmer qu'elle est bien coupée... tout en hochant la tête de gauche à droite (ou de droite à gauche!) pour nous dire « oui » (quand pour nous ça voudrait dire « non »!!!). Essayez entre vous, vous verrez comme c'est troublant !!!!!!!
Pourtant on ne veut pas prendre le risque de devoir subir une déviation. Ici, les distances sont énormes et, en nous dirigeant vers les « Ghâts » (chaîne de montagne nord-sud), nous n'avons nullement l'intention de rallonger la route !
Alors, c'est parti pour un « raccourci » bien pentu qui nous permet de rallier Madikeri, station située à 1100 m d'altitude. Par bonheur cet itinéraire, qui nous semblait être, par son gabarit, plus « dangereux » pour nous à vélo, va s'avérer moins chargé en trafic, en meilleur état, traversant des paysages nettement plus pittoresques et, en prime, plus court que celui que nous avions initialement prévu !
Après avoir apprécié la relative fraîcheur d'une nuit en altitude, nous redescendons sur le plateau du Deccan.
Nous traversons de belles forêts tropicales à la végétation luxuriante. Régulièrement, d'immenses plantations de caféiers s'épanouissent à l'ombre de ces arbres tandis qu'on y exploite aussi les bois de santal et de rose, typiques de la région.
La suite et la fin de cette longue étape (120 km au compteur), se poursuit sur un profil à peine vallonné et à une altitude constante d'environ 800 m.
Finies les belles forêts, la sécheresse sévit et l'agriculture s'adapte... nous aussi ! C'est le domaine des pastèques, des noix de coco dont on se désaltère mais aussi des épices qui poussent en plein champs (gingembre, piment, ail, oignon...). Pour nous, à vélo, c'est l'occasion de belles rencontres, toujours dans la bonne humeur... malgré les conditions de travail.
Enfin, MYSORE... !
Il suffit de parcourir la ville pour percevoir la magnificence de cette ancienne ville impériale (dynastie des Wadeyar) du XVIème siècle jusqu'en 1947 (date de l'indépendance de l'Inde).
La ville regorge de palais, mais l'apothéose revient à celui du Maharajah, le plus vaste de ce type en Inde et d'une splendeur inégalée !
Nous profitons de deux belles journées passées ici pour flâner dans les marchés où les odeurs (huiles essentielles, fleurs aux essences recherchées par les plus grands parfumeurs, bois de santal, encens...), les couleurs et les soieries nous subjuguent.
Notre visite s'est terminée aujourd'hui en rickshaw. Une escapade de 12 km jusqu'à la colline Chamundi surmontée de son temple de Chamundeswari, vieux de 2000 ans, aux sculptures d'une exceptionnelle finesse et qui s'élève tout droit vers le ciel.
Demain, à l'aube, nous reprendrons la route vers le littoral (côte de Malabar) ; cette fois-ci, ce sera pour de vrai !
A bientôt (...et surtout, profitez bien de l'hiver!). C'est volontiers qu'on vous envoie un peu de soleil et de chaleur !!!