DE BOMBAY A GOA, 600 km de route, des rencontres, des paysages...
DE BOMBAY A GOA, 600 km de route, des rencontres, des paysages...
S'il nous avait fallu quatre heures pour gagner le centre de Bombay depuis l'aéroport, on n'aura pas fait mieux pour quitter cette mégapole. Tout semblait pourtant devoir nous permettre de filer : un immense pont qui enjambe la baie, une interminable succession de « flyover » (ponts qui s'élèvent au-dessus de toutes les intersections et sont sensés fluidifier la circulation). Sauf qu'à vélo, la route est longue, les « ponts qui s'élèvent » finissent par fatiguer les cuisses et, avec la chaleur, on est constamment assoiffés !
Par chance, notre mode de déplacement ne passe pas inaperçu et les arrêts se multiplient pour répondre à la curiosités et à l'étonnement de ceux qui nous croisent ou nous doublent. On ne compte plus le nombre de photos et selfies pour lesquels on aura pris la pause ! Quand on reprend la route avec des jus de fruits offerts, on est contents ; quand c'est avec un agenda 2018 de l'entreprise « Virbac »,... c'est plus lourd, mais on dit quand même « merci » !!!!
Heureusement, les hôtels ou « lodges » où nous faisons étape le soir sont généralement équipés de douches et, si elles sont souvent sommaires, on apprécie de pouvoir se rafraîchir un peu.
Désormais, les départs se font de bonne heure . On est sur la route avant 8 H00 pour pédaler au maximum à la fraîche mais il nous faut aussi composer avec les brouillards matinaux, les fortes chaleurs du milieu de journée, la nuit qui tombe vers 18 H 00 et les dénivelés qui s'accumulent. Maudites soient les antennes de télécom. qui jalonnent tout ce parcours jusqu'à Goa. Toujours installées au sommet des collines, pas une ne nous échappe !! Mais on n'est pas les seuls à souffrir dans les pentes les plus raides...
Nous pédalons sur la « NN 66/Highway 17 » et les camions bariolés et bus de toutes sortes sont tout aussi poussifs que nous dans les montées ! Alors, c'est à celui qui aura le culot de doubler l'autre (le plus rigolo étant bien sûr en plein virage!), avec la manette de klaxon enfoncée au max... !
Heureusement, la vitesse n'est ici pas excessive et laisse souvent aux plus téméraires, la possibilité de se rabattre en cas de besoin... pour éviter une vache sacrée errante ou une famille de singes occupée à fouiner dans les ordures !
En empruntant cet itinéraire, nous traversons les nombreux villages et petites villes qui le jalonnent régulièrement. C'est l'occasion pour nous de multiplier les pauses mais aussi les rencontres sur les marchés locaux toujours bien pourvus en fruits et légumes (« circuits courts »), dans les petits cafés de bord de route ou attirés par le travail d'une population locale laborieuse.
En cette saison, les régions que nous traversons sont particulièrement sèches et cette impression de sécheresse se trouve renforcée par la technique de « brûlis » qui est souvent utilisée pour nettoyer autant les champs, que les bas-côtés des routes, ou les ordures dans les villages. L'irrigation des sols est ici visiblement peu pratiquée.
Si les travaux de doublement de cette « Highway » sont l'occasion d'un important déboisement, on trouve encore de beaux tronçons de route ombragés et de nombreux îlots de verdure qu'offrent de belles plantations de bananiers ou de palmiers.
Il nous aura fallu couvrir 600 km pour atteindre Panaji (ex.Goa) le jour de la fête de l'Indépendance du pays (26 janvier 1950, proclamation de la République de l'Inde). Si on ne l'avait pas su, rien ne l'aurait laissé deviner, excepté quelques services publics ou commerces fermés.
On en profite pour flâner dans les ruelles sinueuses de cette ville emprunte de son histoire portugaise liée à sa découverte par Vasco de Gama (en 1498) et à l'implantation d'une forte colonie portugaise dans la cité fondée quelques années plus tard par Alfonso d'Albuquerque (1510).
Dominée par son impressionnante église de l'Immaculée Conception, la ville recèle de belles demeures aux couleurs et ferronneries caractéristiques. Mais c'est à « Old Goa » (à une dizaine de km de Goa) que nous sommes impressionnés par la taille des édifices religieux construits par les Portugais à la fin du XVIème siècle dans le seul but de rivaliser avec Lisbonne et d'évangéliser la population autochtone (cathédrale Ste Catherine, la plus grande de toute l'Asie). C'est dans l'un d'eux que reposent les reliques de Saint François Xavier (basilique Bom Jesus) tandis qu'une église plus modeste est consacrée à Saint François d'Assise.
Après deux jours passés ici, nous reprendrons la route dès demain en direction du Kérala et en longeant la côte de Malabar.
A bientôt pour d'autres nouvelles !!!