De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les "Météores"...

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De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les "Météores"...
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De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les "Météores"...
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De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les "Météores"...
De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les "Météores"...

De la Mer Egée à la Mer Adriatique, en passant par les « Météores »...

 

En quittant Thessalonique, nous pédalons sur plus de 150 km dans la plaine littorale qui s'étire le long de la Mer Egée.

 

Comme depuis que nous sommes en Grèce, des plantations de coton sont partout présentes sur de grandes étendues irriguées où les récoltes deviennent désormais entièrement mécanisées. Nous sommes en pleine période de récolte et, avant les premières pluies d'automne, les remorques chargées jusqu'en haut des ridelles convergent vers les hangars de stockage.

 

Dès qu'on s'élève un peu et qu'on s'éloigne du littoral pour entamer la traversée de la péninsule balkanique, la culture du coton fait place aux oliveraies, à la vigne et aux arbres fruitiers, ici des kiwis et des pêches. Des champs de céréales déjà moissonnés occupent régulièrement les espaces intermédiaires.

 

Mais comment imaginer traverser la Grèce sans évoquer l'Antiquité ! Ainsi, tout près de nous, le site archéologique de « Pella » nous invite à remonter le temps...

 

Il ne faut nous détourner que de quelques kilomètres de notre route initiale (juste avant Alexandria) pour pénétrer dans cette ancienne capitale du royaume de Macédoine qui régna pendant deux siècles sur l'ensemble de la Grèce (IVème et III siècles avant JC).

 

Le temps pour nous de descendre de nos montures et nous voici déambulant au milieu des ruines de cette cité qui s'étendait alors sur plus de 400 hectares. Tout ici témoigne de la richesse du lieu qui, à cette époque, était un port situé au bord de la Mer Egée. Au fil des siècles, la mer s'est progressivement retirée et aujourd'hui Pella est à une quarantaine de kilomètres des premières vagues !

 

D'importants travaux de fouille et de conservation du site ont été engagés mais on s'étonne pourtant de voir de superbes mosaïques à peine protégées des intempéries et des chantiers de restauration qui semblent à l'arrêt. Peut-être que le gigantisme de la surface à fouiller et le contexte économique du pays en sont la cause...

 

Alors, c'est au tout nouveau musée de Pella que nous consacrons l'essentiel de notre visite tant la richesse de ses collections nous émerveille. Construit en hauteur, à l'emplacement de l'ancien palais royal, son aménagement a permis le déplacement des plus belles mosaïques qui s'étalent à présent sous nos yeux, tellement plus belles et plus vraies que dans un livre d'histoire !

 

Un peu plus loin, on s'arrête devant une incroyable collection de casques, d'armes, de ceinturons et autres équipements guerriers des troupes de Philippe de Macédoine et de son fils Alexandre le Grand. Armes de parade enfouies dans les tombes de leurs fidèles combattants, elles brillent ici de leur plus bel éclat. Et que dire de la finesse des colliers, boucles d'oreille et parures en or massif qui ornaient les têtes et bustes des femmes de la haute société ! Désormais on imagine un peu mieux l'armée d'Alexandre le Grand partie à la conquête de l'Asie jusqu'aux portes de l'Inde, laissant sur son passage de nombreuses cités portant encore de nos jours son nom (Alexandroupoli, en Grèce ; Alexandrie, en Egypte....).

 

Pour nous, c'est une tout autre conquête qui nous attend : celle des « Météores » !

 

Et c'est à la force de nos mollets que nous nous lançons à l'assaut des premiers reliefs de cette importante chaîne de montagne qui occupe le centre du pays.

 

Mais les difficultés arrivent rarement là où on les attend et c'est le réseau routier qui va nous poser le plus de problème quand systématiquement nous sommes dirigés sur des voies rapides ou des autoroutes interdites aux cyclistes. C'est ainsi qu'à plusieurs reprises nous sommes courtoisement invités à prendre la première sortie, quitte à nous retrouver en pleine nature sans la moindre signalisation.

 

Nous sommes en début de week-end quand nous nous rapprochons des « Météores ». On savait le site très touristique mais nous étions à cent lieues d'imaginer qu'en dehors des vacances d'été on pourrait avoir des difficultés à trouver une chambre libre dans le secteur. Pourtant les hôtels de Tricala affichent tous « complets » et nous devons nous résoudre à poursuivre notre route sur une trentaine de kilomètres de plus jusqu'à Kalampaka, petite ville au pied des « Météores » où l'offre hôtelière est telle qu'il n'y a alors plus aucune difficulté à se loger.

 

A l'approche de Kalampaka, le site paraît déjà grandiose. Face à nous, d'énormes pitons rocheux s'élèvent en d'impressionnantes masses sombres qui semblent prêtes à écraser la ville alanguie à leur pied.

 

Au petit matin, soulagés de nos sacoches laissées dans notre chambre, c'est à vélo - et par un beau soleil - que nous partons pour le circuit des « Météores » long d'une vingtaine de kilomètres. A peine les premiers quatre cents mètres de dénivelés franchis, nous entrons dans un espace féerique. Comme tombés du ciel, pas moins d'une quarantaine de pitons se dressent au-dessus de la plaine de Thessalie dans des formes et des inclinaisons toutes plus surprenantes les unes que les autres.

 

C'est cet environnement surnaturel qui a amené - dès le XIème siècle - des ascètes à y trouver refuge en communion avec la Nature et Dieu. Au fil des siècles, après quelques ermites initialement présents, des communautés religieuses orthodoxes ont investi les lieux où, en bâtisseurs de génie, elles ont construit d'impressionnants monastères. Datant pour la plupart d'entre eux du XIVème au XVIème siècle, certains s'accrochent aux pentes verticales des rochers tandis que d'autres les chapeautent. A chacun de nos déplacements, un point de vue toujours différent s'offre à nos yeux ; le spectacle est époustouflant !

 

Ouverts à la visite pour certains d'entre eux (...sous réserve d'avoir enfilé une jupe au-dessus de mon pantalon pourtant déjà bien ample !), nous privilégions les monastères d'« Agios Stefanos » (Saint Etienne) et du « Grand Météore ». Une fois de plus, nous sommes éblouis par tant de richesses. Contrairement aux églises catholiques, on ne trouve dans les églises et monastères orthodoxes aucune statue. Par contre, les représentations bibliques apparaissent sous forme d'icônes (peintures sur bois) qui sont l'objet d'une véritable adoration et de fresques murales dont la plupart, d'une extrême finesse, sont parfaitement restaurées.

 

Le lendemain, quand nous quittons les lieux, les pitons rocheux si impressionnants la veille ne sont plus que d'étranges silhouettes noyées dans la brume et les nuages d'une journée de pluie. La route qui doit nous mener à Ioannina traverse une région montagneuse et nous apprenons que, faute d'entretien, elle est devenue totalement impraticable, qui plus est, par temps de pluie !

 

Seule, une voie rapide relie désormais les deux villes, mais en empruntant une succession de tunnels totalement interdits aux cyclistes.

 

Alors, sur les conseils de notre hôte, c'est en bus que nous gagnons Ioannina, dernière grosse ville grecque avant d'entrer en Albanie.

 

Tandis que nous avions envisagé de pousser jusqu'à l'île de Corfou, via Igoumenitsa, la situation particulière de ce port qui gère actuellement – dans des conditions difficiles – l'accueil de milliers de réfugiés en provenance du continent africain et de Syrie, nous amène à modifier notre itinéraire.

 

Dans ce contexte, nous décidons de filer directement vers l'Albanie d'où nous prendrons ultérieurement la direction de la Croatie.

 

Pour autant, nous n'en n'avons pas fini avec la pluie puisqu'elle ne nous quitte pas durant les deux jours suivants.

 

Ainsi, c'est trempés jusqu'aux os que nous passons la frontière albanaise à Kakavia où nous nous réfugions au plus vite dans le premier hôtel venu.

 

Au réveil on comprend vite qu'on n'était pas les seuls à s'être réfugiés ici : des puces ont investi mon lit ; mes pieds et avant-bras sont couverts de petites piqûres qui, depuis, ne cessent de me gratter !

 

Pluie ou pas, on n'imagine pas rester plus longtemps en ce lieu et tandis qu'on essuie une nouvelle averse nous prenons la direction de Girokaster. Par bonheur, les conditions météo s'améliorent assez rapidement nous permettant, dès le début de l'après-midi, de retrouver le soleil et d'apprécier les paysages montagneux qui nous entourent.

 

Tandis que nous remontons une étroite vallée, une voiture s'arrête en bord de route. De toute évidence, les occupants ont repéré nos petits drapeaux français ; ils nous attendent. Tana, jeune Albanaise de 17 ans, ne veut pas laisser passer l'occasion d'engager la conversation avec des Français ! Et c'est ainsi qu'avec son père – Arianit - ils nous invitent à prendre le café chez eux. Leur maison est située à 4 km de là, en bordure de rivière et l'accueil qui nous est réservé est particulièrement chaleureux !

 

Cela fait seulement 9 mois que Tana apprend notre langue à raison de 3 heures par semaine en cours particulier. Nous sommes impressionnés par son aisance dans la pratique du français (elle parle aussi l'anglais, l'italien et le grec, langue maternelle de sa mère, Antigoni). Vive et pétillante, elle fait l’interprète auprès de ses parents (son père est prof de sport) et évoque son souhait de poursuivre ses études en France après l'obtention de son bac.

 

Après une dernière photo et l'échange de nos coordonnées, nous les quittons le sac à dos chargé de clémentines et de grenades récoltées sur leur domaine.

 

Au fil des kilomètres, ce pays, si fermé il y a encore quelques décennies, se révèle être en pleine mutation.

 

Comme dans beaucoup de pays émergents, l'agriculture est encore peu mécanisée et les conditions de vie des paysans semblent encore bien modestes . Nous retrouvons de maigres troupeaux et l'utilisation des animaux de traits (chevaux et ânes) est encore d'actualité.

 

Si les centre villes conservent une architecture d'influence soviétique, partout des constructions modernes, des centres commerciaux... sortent de terre. Des entreprises modernes s'installent en périphérie des villes, des zones commerciales et industrielles se multiplient.

 

Le parc hôtelier est lui aussi en pleine mutation : des établissements modernes et luxueux côtoient des hôtels beaucoup plus anciens, mal entretenus et sans aucun confort.

 

En ce qui nous concerne, on a fait le choix des beaux hôtels et c'est ainsi que nous venons de profiter - pendant deux jours - d'un superbe établissement de la station balnéaire de Durres (également premier port de commerce et deuxième grande ville du pays), avec balcon et vue sur la mer Adriatique !

 

Si l'Albanie ne fait pas encore partie de l'Union Européenne, l'usage de l'euro au côté de la monnaie nationale (le « lek ») y est répandu. C'est notamment le cas dans le secteur de l'hôtellerie et du tourisme. Et c'est ainsi qu'on jongle avec les deux monnaies... comme nous l'avions déjà fait en Amérique du sud, avec le dollar !

 

Aujourd'hui, nous sommes arrivés à Tirana, la capitale. Ici aussi, la ville est en pleine métamorphose et des buildings ultra-modernes contrastent avec les bâtiments plus austères de l'époque communiste. L'immense place centrale est en plein travaux de restauration pour en faire un lieu de promenade agréable et des touches de couleurs sur certaines façades apportent un peu de fraîcheur et de gaîté aux immeubles de style stalinien.

 

Demain, nous prendrons la direction du Montenegro où nous ne ferons que « passer » pour arriver dans quelques jours en Croatie, où nous vous retrouverons prochainement.

 

En attendant, et pour les accrocs du compteur, sachez que celui-ci affiche ce soir 28 062 km !

 

A très bientôt !!!

 

 

 

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C
c'est toujours avec grand plaisir que je lis votre récit, encore bravo. Que de kilomètres parcourus!! Vous êtes très courageux et pour cause, la découverte de tous ses pays, c'est génial, alors bon courage pour la suite, bises à vous 2 M J
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F
Coucou, ça va les mollets ? plus que 2000 km et vous avez atteint votre but bien avant les 3 années <br /> prévues, franchement bravo ! dans tous les cas Colette je ne sais pas si au retour tu vas pouvoir quitter ton casque, il va te manquer ! tu as l'air en forme et bien bronzée. Profitez encore de tous ces beaux paysages, je crois que vous allez aussi vous régaler en Croatie. Gros bisous de nous quatre.<br /> <br /> Fabienne
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J
INCROYABLE !!!<br /> Vous avez traversé des déserts, franchi des montagnes super hautes, échappé aux typhons, ouragans, inondations, tremblements de terre, aux gros ours dans votre petite tente, survécu aux embouteillages, et j'en passe...<br /> Et voilà qu'au retour, vous vous faites manger par les puces.............<br /> C'est fou !!! Allez ! bonne continuation et vivement qu'on vous embrasse "en vrai" !! Je rajoute tous ces<br /> kms parcourus (vous approchez des 3O OOO prévus. on n'en peut plus de vous admirer
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D
Bravo pour l'Albanie ! Quand je suis passé dans le coin (années 70') c'était impossible ...<br /> Sinon j'ai rigolé pour l'histoire de la jupe, ça n'a pas changé depuis l'époque, une de mes coéquipières a du se prêter au jeu ...<br /> Bises at amitié
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M
On pedale,...on pedale...mais pour la bonne cause:découvrir,apprendre ,communiquer et comme toujours avancer!!!'...Vous avez eu encore matiere à émerveillement et certainement méditation face à ces lieux exceptionnels( on bave d'envie,évidemment!!!...)Apres la pluie,le beau temps,nous sommes persuadés que de beaux jours sont à venir ,que vous allez encore pouvoir vous régaler...Bonne route,rendez vous en Croatie,gros bisous.
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